En redescendant du chemin de la Gavotte, j’ai décidé de me rendre aux puces, situées dans le quartier d’Arenc, le long des autoroutes urbaines et des voies ferrées. Un grand marché couvert propose fruits, légumes, boucheries hallal, pâtisseries orientales, petits troquets no alcool, le tout à des prix défiant toute concurrence (encore que le marché de Noailles, dans le centre, soit également intéressant de ce point de vue). A l’extérieur, le bric à brac : marchands de meubles de récupération, tuyauteries en tous genres, objets divers. Au même endroit, l’espace Matoub Lounes (du nom du chanteur Kabyle assassiné en 1998) accueille l’association Amazigh qui signifie « Berbère ». Des chants me font monter l’escalier…
Panneau à l’entrée : « Pas de photos s’il-vous-plaît. »
Sas.
Sourires.
Combien ?
5 euros.
Qu’est-ce que c’est ?
Vous voulez prendre des photos ?
Oui.
Allez-y.
Des centaines de femmes étaient assises en cercle, sur des tapis ou sur des chaises. Quelques hommes, peu nombreux, sur une scène. Des enfants partout. Une buvette. Les chants très rythmés étaient agrémentés par le tac tac de deux pièces de bois frappées en cadence. Sacré boucan pour une fête comorienne heureuse. Le sentiment d’une vraie communauté. Je suis resté une demi-heure, rendant les sourires qui m’étaient adressés, et repensé à la manifestation aperçue une semaine plus tôt près de la Canebière. Les comoriens et autres natifs de l’Océan Indien ont beau s’en plaindre, les billets d’avion pour rentrer au pays sont toujours aussi chers. C’est peut-être pour cette raison qu’on a besoin de se retrouver et de chanter. Cela rappelle le pays lorsqu’on en est éloigné.