Trouvé, en fouinant un peu, ce passage de Taine sur les Italiens. À la lettre il me semble plus précisément s’appliquer à l’homme sicilien, celui que nous avons croisé dans les rues élégantes de Taormina, sur la place du Duomo attendant la mariée, dans les cafés de Palerme ou de Syracuse, le soir venu :
« La règle universelle est que plus un homme songe aux femmes, mieux il s’habille. Beaucoup d’entre eux ont une tête comme celle du Corrège, un air tranquillement voluptueux, un sourire continu de sécurité heureuse. Cela est bien aimable et fait comprendre leur espèce d’amour. Quand ils parlent à une femme, ce sourire devient alors plus engageant et plus tendre : rien de piquant ni de pétulant à la française ; ils ont l’air ravi, Ils semblent savourer délicieusement une à une, comme des gouttes de miel, les paroles qui vont tomber de sa bouche. »*
À l’heure de la passegiata, l’élégance sicilienne est faite pour être aperçue. Et je clos ces carnets siciliens sur ces images lumineuses, mosaïque, oui, d’une île qui mérite de nouveaux séjours. Avec des collègues amicaux, des élèves sympas, c’était une belle expérience, à renouveler. Que ces carnets aient pu en restituer les heureuses découvertes pour une nouvelle fois les partager !
* Hippolyte Taine, cité dans De Paris à Bora Bora, Voyage à travers le temps et l’espace, Collection Bouquins, 2000.
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