« Tout ici, aujourd’hui comme il y a bien des siècles, chante l’illumination, la joyeuse, l’aveuglante illumination. La lumière y acquiert une qualité de transcendance : ce n’est pas seulement la lumière méditerranéenne; c’est quelque chose de plus, d’insondable, de sacré. Ici la lumière pénètre droit jusqu’à l’âme, ouvre portes et fenêtres du coeur, dénude l’homme, l’expose, l’isole dans une félicité métaphysique où tout s’éclaire sans qu’il soit besoin de la connaissance. L’analyse s’arrête net dans cette lumière. »
Henry Miller, Le Colosse de Marousssi, 1958.
Je connais ce texte, ce Colosse, depuis le début des années 80. Sa lecture a à ce point compté que j’en fis à l’époque le sujet d’un mémoire d’étude. Je suppose que cette fascination de jeunesse prolongeait les impressions laissées par un premier voyage en Grèce quelques années plus tôt. Tout aussi bien elle annonce aujourd’hui d’autres voyages dans la lumière grecque, une lumière qui, j’en fais l’hypothèse, rencontre d’autres rêvasseries plus lointaines encore, quand mon regard se perdait dans le ciel bleu d’une fresque évangélique, à gauche de l’autel, en l’église du Sacré Coeur de Menton. Va savoir…
En mars, fortement question de retourner là-bas pour jouer la pièce Migraaaaants de Matéï Visniec, reprise d’un grand moment de l’année écoulée. Plus tard (disons quelques années), autre projet tenu pour l’instant top secret… En attendant, et pendant deux ou trois jours, admirons ces paysages admirables. Novembre gris nous y encourage, n’est-ce pas ?