
Le dernier article nous avait laissés sur la plaza Mayor de Madrid, au pied de la statue équestre d’un certain Philippe III. Au retour d’un voyage en Afrique comme je les aime, c’est-à-dire de biais (Cap-Vert, Sénégal, Guinée, Gambie, Maroc), je m’y interrogeais rapidement sur les illusions de l’exotisme, la H&M’isation du monde, et aussi sur ma propre fatigue. C’était en septembre 2019, peu de mois avant le chambardement que l’on sait, le grand empêchement dans lequel le dit monde s’est trouvé et aujourd’hui, en ce début 2022, se trouve encore.
Empêché, tel fut bien l’état du blog Till the end – Des mondes regardés pendant ces mois traversés entre apathie et inquiétude, vacarme des débats sans fin, repliement frileux et suspicion. Le monde paradoxal, fragile mais ouvert laissé Plaza Major s’est brutalement barricadé, raidi ou racorni, comme on voudra pour l’image. Mondiale, la pandémie a exacerbé la crainte des uns à l’égard des autres. Là où, malgré le décalage des saisons, le virus ne fait aucune différence entre sud et nord, est et ouest, nous avons imaginé lui fermer nos frontières et, tandis que certains parlent de guerre civile, d’autres ou les mêmes prophétisent la guerre de civilisation. L’ennemi est à la fois intérieur et extérieur. « Eux » vs « Nous ». Voyager est tout à la fois empêché, non recommandé et suspect.
Pourtant, si cet article, par sa publication même, signe le recommencement du blog, c’est dans l’esprit conservé malgré tout d’une vision ouverte des mondes – en réalité du Monde – à regarder encore. Avec ce blog, depuis ces débuts, je tente de mettre en évidence – sans trop de naïveté je l’espère – la diversité des usages tout autant que l’universel humain. Sans fermer les yeux sur la laideur, sans nier la rugueuse réalité, je cherche modestement à révéler la beauté poétique du monde. Et si ces mots sont trop grands, disons simplement que se manifestent sur Till The end curiosité et générosité.
À la faveur de la pause, le blog a été réorganisé et épuré pour gagner en attractivité. Je remercie pour ses conseils ma fille Manon. Pendant les semaines qui vont suivre, je publierai quelques articles sans grands développements et quelques bonnes photos. Espérons que les mondes s’entrouvrent un peu plus chaque jour pour que d’autres articles, d’autres carnets plus étoffés puissent de nouveau trouver ici une place de choix.
Mais pour commencer et fêter ce retour, un album des cinq continents. Les photos de cette sélection très personnelle ont été prises entre 2019 et 2021, avant et pendant les longues périodes de confinement. La présence et l’activité des hommes, le plus souvent discrètes, se confrontent ici à l’indifférence du paysage naturel ou des villes vides. Il y a dans tout cela quelque chose de fragile, un équilibre précaire à sauvegarder.
Bonne année 2022 à chacune et chacun d’entre vous !















































Merci pour la Beauté et l’espoir !!!!
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Merci Alain!
Je voyage avec vous à défaut d’oser m’aventurer à cause de Covid!
Merci de me rejoindre après des mois de silence!
Amicalement,
Marie-Pierre Baltz-Puppinck
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Cher Alain,
Beaucoup de noir et blanc = gris, comment rendre autrement cette période qu’on vient de traverser?
Mais aussi des portes et fenêtres ouvertes, la lumière au bout du tunnel. Notre regard sur le monde changera certainement, il sera encore plus précieux.
Merci de partager ton regard sur ce monde.
Bisous Johanna
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Merci Johanna pour ce commentaire qui me touche !
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Bel article Alain !Le grand Empêchement a en effet bousculé nos quotidiens, défait les tissus associatifs (je le vois avec ma petite activité bénévole hebdomadaire, cours de français à des étrangers dans le Vieux Nice), fragilisé nos proximités tactiles, et freiné l’appétit d’Ailleurs.Je m’en console avec de belles et fortes lectures, car l’envie d’écrire m’a un peu quitté. Je cultive aussi des bonheurs proches, la mer et les chemins escarpés, tout ce que notre région recèle de trésors.Je redécouvre les intimités familiales. Ce mois de janvier, nous le passons entre Paris et Annecy où ma belle-fille Diane vient de donner le jour à une petite Madeleine. Temps retrouvé ! Là-dessus , je te souhaite une année pleine d’énergie créatrice !Amitiés Patrick
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Je découvre un peu tardivement ce commentaire qui me permet m’y de mettre l’accent sur quelque chose qu’on n’a pas assez mis en avant: le confinement a révélé des élans nombreux de générosité, des manifestations de solidarité, des gestes de fraternité ( parfois retrouvée) l’interet. de la proximite…
La crise révélateur de. L humaine condition?
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Ajout
Et plus que tout l’envie d’avoir envie, le plaisir de faire plaisir …l’altruisme plutôt que l’individualisme, le partage plus que la possession …
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C’est tout à fait vrai, Domi. Surtout pour les premiers temps de la pandémie, je crois. De toute façon, il me semble que le tissu associatif (très riche en France, et que certains veulent sabrer) est essentiel pour une société apaisée qui veut aller de l’avant. Merci en tout cas pour le rappel que tu fais.
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