L’ART DE LA VOLUTE

Le bateau est un bon moyen de rejoindre les républiques baltes depuis Helsinki : 2h30 de traversée. Nous avions prévu de faire un détour par Saint Petersburg mais la situation géopolitique nous en a dissuadé. Comme la Suède et la Finlande, l’Estonie (où nous arrivons) et la Lettonie (où nous poursuivons) affichent un soutien sans faille à l’Ukraine. Les grilles en face de l’ambassade russe à Riga sont le lieu d’une exposition permanente de caricatures de Poutine et le drapeau ukrainien est partout aux fenêtres, dans les bâtiments officiels comme dans les immeubles privés. Il existe bien une minorité russophone en Estonie (nous croisons quelques-uns de ses représentants à la gare routière de Tallinn) mais les tensions qui pourraient possiblement se manifester ont été jusqu’ici évitées ou maîtrisées. Les trois républiques baltes sont membres de l’OTAN. D’éventuelles prétentions territoriales de la Russie comparables à ce qui se joue en Ukraine auraient des conséquences plus terribles encore, s’il est possible, que celles du conflit actuel. Une catastrophe d’ampleur mondiale, au cœur même de pays ayant déjà payé par le passé un fort tribut à la folie totalitaire.

Le tourisme, pour l’instant, reste d’actualité. Je passe rapidement sur les curiosités du centre historique de Tallinn. Le tourisme, justement, y dénature l’identité locale ou en  affaiblit le caractère. Seul moment d’authenticité, la célébration en cours à la cathédrale orthodoxe Alexandre Nevski. Isabelle et moi préférons le lendemain de notre arrivée l’escapade au nord-est de la capitale ; la plage, bien sûr, et surtout la promenade bucolique au bord de la rivière Pirita, trouvée par hasard en traversant les champs. Attention aux orties tout de même. 

Plus homogène, Riga impressionne par la beauté de son architecture, remarquablement restaurée depuis l’élection de la ville au patrimoine mondial de l’UNESCO (1999). Festival de cariatides, façades polychromes, motifs art déco. Un condensé de cette élégance est offert par le musée de l’art nouveau, rue Strelnieku. Tout, des murs au simple guéridon, de l’escalier en colimaçon à la moindre tasse de porcelaine n’y est que volutes, courbes, ornements floraux ou végétaux, couleurs… L’été, triomphant, entre par les fenêtres voilées et fait miroiter le vitrail des vitres.

À toute fin utile, pour ceux que les pays baltes intéressent, je signale sur un mode plus prosaïque l’excellente enseigne des supermarchés RIMI, présents partout : propreté, qualité, variété, prix. De la même façon, à Riga, ne pas manquer le restaurant self Lido Vermanitis, près du jardin de Wöhrmann, une très bonne adresse pour se restaurer copieusement contre quelques euros.

Demain, escapade dans la campagne lituanienne, histoire de cocher le troisième pays balte sur la liste jamais finie (heureusement) des découvertes et de l’aventure.

Une réflexion sur “L’ART DE LA VOLUTE

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s