TATA

Avec Tata Lulu s’éteint une génération, celle de mes parents, de mes oncles et tantes dont elle était la dernière survivante. Nous devions aller lui rendre visite en décembre, dans sa maison de retraite. Nous ne l’aurons pas revue. Je pense à cet été 2013 où je l’ai photographiée dans son appartement de Malo-les-Bains. Ce nom, Malo-les-Bains, je le lui associe maintenant, même si je ne suis pas sûr que Lulu ait beaucoup prisé les bains de mer au cours de sa longue vie.

Qu’elle repose en paix auprès de Robert, le frère de mon père. En sa mémoire, Danielle et moi irons tout de même à Dunkerque en décembre. Nous retrouverons ses enfants, petits et petits-petits enfants.

DUNKERQUE L’AUTRE PAYS

Tout en haut de la France, à deux pas de la frontière belge, se trouve mon autre pays. Plat, comme on sait. J’y retrouve certaines marques, des souvenirs, la chaleur familiale. J’ai revu Tata Lulu dans son fauteuil, face à la mer. Bonne nouvelle, son dos ne la fait plus souffrir et elle a de nouveau le sourire. Avec Robert nous sommes allés sur la tombe de mon oncle et de mon grand-père, Pierre, mort en 1955. Tout près se trouve également la tombe de ma grand-mère. Nous sommes passés rue Paul Machy voir l’ancienne maison. Pendant mon adolescence, à l’époque de mes premiers voyages, j’envoyais toujours une carte postale à cette adresse quand bien même la grand-mère ne « savait » pas la lire (dans le Nord, on emploie savoir pour pouvoir, de même qu’on méconnaît totalement l’usage du subjonctif, ce qui donne par exemple : « Faut que je suis sûr de trouver une baraque à frites. »). Bref, après un superbe périple de 4500 kilomètres à travers l’Europe du Nord, je retrouve un « chez moi ».