
L’automne s’installe mollement à Valbonne et je repense aux jours d’été sans fin de Stockholm. Bruit assourdi des conversations, tintement des verres et des bouteilles de bière, air de guitare. À Skinnarviksberget, le soir, le panorama lacustre de la ville se déroule sous les yeux distraits d’une jeunesse bavarde. Quelques façades aux lattes peintes en rouge se sont enflammées ; les immeubles de Ludvigsbersgatan tournent le dos au nord ; au loin, les bateaux pour Turku appareillent… Ce sont de Stockholm la meilleure plus-value, ces heures où le jour se prolonge alors même que vous regagnez votre chambre, fermerez bientôt les yeux et trouverez rapidement le sommeil.
Nous avons beaucoup marché, Isabelle et moi, entre pluie et soleil. Que garde mon accompagnatrice dans son carquois à souvenirs ? Le petit balcon au-dessus du jardin de la Folkuniversitetet ? La rue pavée où il faut se tenir au mur pour ne pas tomber? La petite plage de Vaxholm ou la glace que nous y avons dégustée ? Un verre de vin blanc sous l’or de l’archipel, peut-être, devant l’immense baie vitrée. Dans le mien, tout cela à la fois et plus encore, le plaisir du tourisme bien sûr mais aussi le sentiment du voyage, son usage, lorsque silencieusement le navire semble glisser vers la nuit et, presqu’en même temps, inaugurer l’aurore.






































