MASSACRE À LA TRONÇONNEUSE

Ce jour-là, Marine et moi étions dans le Queensland, à la tombée du soir. Nous avons filmé ce carrefour à Ingham, une petite ville de passage sur la route de Townsville (pléonasme, semble-t-il) que nous comptions rejoindre pour passer la nuit. Après le feu rouge, nous avons continué tout droit, alors qu’il nous aurait fallu  tourner à droite. Parfois on se plante, n’est-ce pas ? Après une heure de route, la chaussée est devenue étroite en effet, endommagée par des nids de poule et bordée d’ornières. Apparemment nous n’étions pas dans la bonne direction. C’est lorsque nous sommes arrivés sur une piste sablonneuse au milieu d’un champ de maïs que nous nous sommes rendus à l’évidence : il fallait faire demi tour si nous voulions retrouver la route de Townsville, c’est-à-dire repasser par le carrefour d’Ingham, celui où nous nous étions trompés. La nuit était tout à fait tombée maintenant et nous avons arrêté le van près d’une ferme. Un bref instant, j’ai pensé à Massacre à la tronçonneuse. Il faisait très noir; une ampoule, quelque part, clignotait. Un chien a aboyé puis s’est tu. Derrière la maison, nous avons gravi un escalier de bois avant de frapper à une porte. Un monsieur est venu nous ouvrir tandis que sa femme regardait une émission de télé réalité sur un vieux poste (autre pléonasme : dans les films d’horreur, je ne sais pourquoi, cela se passe toujours dans des fermes équipées de vieux postes qui grésillent. Ce doit être un code.) Le type était d’origine italienne et Marine a échangé quelques mots avec lui dans sa langue d’origine. C’est comme cela que nous avons appris que le couple était installé en Australie depuis plus de trente ans. Ils faisaient du maïs, comme on aurait pu s’en douter, une activité somme toute inoffensive. Quoi qu’il en soit, nous nous étions bien trompés de chemin, nous devions retourner sur nos pas : plus d’une heure encore, dans l’obscurité, avant de retrouver lngham. Cette fois, au carrefour, nous avons tourné à droite. Vu l’heure (il était presque onze heures du soir) je n’ai pas tourné d’images. Il fallait continuer notre route.

PS : Les quatre photos ci-dessous sont floues. La peur sans doute.

BROOME OU LES PERLES DU PROJECTIONNISTE

Déplaçons-nous maintenant vers l’Ouest. Nous sommes en 2010 à la veille de la grande traversée du Kimberley (Western Autralia) par la Gibbs River road.

Ce soir-là, à Broome, nous traînions dans la rue en quête d’une cantine quand nous sommes passés devant le cinéma local. A l’affiche, rien moins que PREDATORS, un vrai blockbuster ! C’est le point de départ de ce petit film, reflet fidèle d’une soirée placé sous le signe de la rencontre.

À noter que le Sun Pictures de Broome s’enorgueillit d’un record. Quant à un certain Ted Hunter, pêcheur de perles, vous ne manquerez pas sa statue lorsque vous visiterez à votre tour cette charmante bourgade.

À suivre, dans le prochain post, un album photoS spécial SUN PICTURES (qualité très moyenne).

LE BAOBAB DE WIM

Une fois,

comme déjà dit précédemment,

mon ami François m’a offert un beau livre de Wim Wenders intitulé Une fois.

Dans cet album, Wim publie ses photos et des textes comme celui-ci :

« Une fois

passé par la Thaïlande et l’Indonésie

je suis arrivé en Australie,

par la porte de service quasiment,

dans la ville de Darwin,

à l’extrême nord du pays,

et j’ai pu ainsi percevoir

tout un continent

par les yeux d’un nouvel arrivant.

Le soir de ce premier jour

j’ai vu pour la première fois

un baobab

et pour la première fois

la misère des aborigènes. »

Bien des années plus tard, ma fille Marine est partie vivre en Australie. Le jour de son départ, je lui ai dit d’aller voir pour moi si le baobab de Wim se trouvait toujours sur le parking de Darwin. Quelques mois après, elle m’envoyait ces photos de l’arbre, avec nos initiales gravées quelque part sur le tronc.

Encore quelques années plus tard, arrivé à Darwin par Singapour (voir l’album DARWIN PORTE DE SERVICE), c’est cette fois avec Pauline que je rendais visite à notre vieil ami. Ayant retrouvé les initiales de Marine, nous avons ajouté une nouvelle marque sur le tronc et immortalisé ce moment en vidéo.

C’est comme cela que cette histoire nous lie.

RENCONTRE SANS LENDEMAIN

Melbourne, Sydney, le Queensland, Darwin… Les albums photos nous ont mis dans le bain. Aujourd’hui, à quelques semaines d’un quatrième départ pour l’Australe, quelques articles consacrés au Nord du continent. Tout commence en 2009, dans un avion de la Qantas à destination de Darwin. Marine y était arrivée la veille et m’y attendait. Je parle très mal l’anglais mais en Australie tout paraît plus facile. Dans l’avion, j’étais assis à côté d’une jeune femme blonde qui partait rejoindre sa sœur dans le Nord. Nous avons causé durant tout le vol. Comme c’étaient enfin les vacances pour elle comme pour moi, nous avons bu plusieurs petites bouteilles de vin australien et puis nous avons échangé nos adresses facebook. Malheureusement, au cours du voyage qui continuait vers Alice Springs, j’ai perdu le petit papier où elle avait inscrit l’adresse, et je ne me suis pas souvenu de son nom ni de son prénom.

Ce fut donc une heureuse rencontre sans lendemain.