Tout en haut de la France, à deux pas de la frontière belge, se trouve mon autre pays. Plat, comme on sait. J’y retrouve certaines marques, des souvenirs, la chaleur familiale. J’ai revu Tata Lulu dans son fauteuil, face à la mer. Bonne nouvelle, son dos ne la fait plus souffrir et elle a de nouveau le sourire. Avec Robert nous sommes allés sur la tombe de mon oncle et de mon grand-père, Pierre, mort en 1955. Tout près se trouve également la tombe de ma grand-mère. Nous sommes passés rue Paul Machy voir l’ancienne maison. Pendant mon adolescence, à l’époque de mes premiers voyages, j’envoyais toujours une carte postale à cette adresse quand bien même la grand-mère ne « savait » pas la lire (dans le Nord, on emploie savoir pour pouvoir, de même qu’on méconnaît totalement l’usage du subjonctif, ce qui donne par exemple : « Faut que je suis sûr de trouver une baraque à frites. »). Bref, après un superbe périple de 4500 kilomètres à travers l’Europe du Nord, je retrouve un « chez moi ».