Accra s’est considérablement agrandie depuis la zone résidentielle de l’Airport. De nouveaux quartiers surgissent à l’est de Legon en direction de Tema, et j’ai peine à reconnaître la petite route d’Aburi, ses lacets à travers la colline d’où l’on domine la plaine, les étendues désormais fortement urbanisées de la capitale. À Aburi, on se rend pour prendre un peu le frais, c’est la promenade du dimanche, celle des amoureux, la traditionnelle visite du jardin botanique des vertes collines d’Akropong.
J’ai rencontré Kiki la veille en quittant le campus de l’université – c’est son secteur d’activité – et il n’est jamais venu jusqu’ici. Pour un peu je le guiderais. Nous nous garons près du bouquet géant de bambous, celui des noms gravés. Quelle n’était pas ma naïveté de croire que j’y retrouverais nos noms ! Ils sont bien là, sans doute, mais dans l’épaisseur impénétrable, et nous en gravons de nouveaux, le mien, celui de Kiki et celui de sa femme, Christy. Avec ton taxi, Kiki, il faut que tu la mènes jusqu’ici, cela la surprendra et elle sera heureuse, vous aurez pris ce temps pour vous, tu lui feras plaisir… À Aburi, on ne manquera pas non plus l’énigmatique hélicoptère anglais, l’allée de palmiers, les ruines de la maison forestière et l’arbre du Prince Charles ; tout une atmosphère discrètement surannée qui invite en effet à la paix de l’âme, à la rêverie, et d’autant plus ce matin où les palmes se caressent l’une l’autre, baignées de brume. Jimmy Moxon, alias Nana Kofi Obonya est-il pour quelque chose dans la poésie du lieu ? Peut-être. Ce Britannique formé à Cambridge, ancien administrateur colonial sur la Côte de l’Or, était devenu après l’indépendance l’un des très rares monarques traditionnels africains de peau blanche. Il participa à l’édification du barrage d’Akosombo sur la Volta dans les années 60 et officia à Aburi jusqu’en 1999, date de son décès. Je l’imagine recevoir ses sujets au pied d’un fromager, apaiser les conflits, rendre justice et prodiguer ses conseils. La chronique a retenu de lui qu’il était libre et sage.
Bonjour à tous et aux lecteurs silencieux.
J’ai lu trop vite. « Ce Britannique formé à Cambridge, ancien administrateur colonial sur la Côte d’Or ». Tu as bu trop de kir ou quoi. Gratte, gratte ta tête, Méharée, tu as bu trop de Kir ou quoi ?
Ah non, c’est : « Ce Britannique formé à Cambridge, ancien administrateur colonial sur la Côte de l’Or ».
J’ai failli me retrouver chocolat !
J’aime quand Alain renoue ses lacets et même ceux de Kiki avant de nous guider dans l’espace-temps qu’il diffracte et réfracte. Sans infraction.
Quel impact !
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Le Ghana a pendant longtemps été le premier producteur mondial de cacao. L’effondrement des cours l’a conduit à une crise profonde. J’en parle dans mes futurs articles. À suivre.
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C’est à nouveau mais en plus court bien parti avec ton Kiki ! Quant à ces britanniques formés à Cambridge ou Oxford, ils sont dignes d’être anglais. Merci aussi pour le chocolat !
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